ODETTE CAMP
Arbres , encres de Chine
Arbres , encres de Chine
Parisienne à partir de l’âge de 5 ans jusqu’à sa mort le 4 août 1979, Odette CAMP naquit à Marseille le 19 mars 1909. Après des études aux Beaux-Arts, aux Arts Décoratifs, à l’Académie Frochot et avec le peintre Jean Despujols, elle épousa en 1928 le compositeur Henri TOMASI, dont elle devint une éminente et fidèle collaboratrice. Elle continua néanmoins à poursuivre une carrière artistique professionnelle propre, exposant régulièrement après la 2 ème Guerre Mondiale, que ce soit dans divers Salons (d’Automne, des Indépendants, du Club International Féminin, du Dessin, Terres Latines) ou individuellement dans des Galeries dont les plus connues ont été : Carmine, Barbedienne, Serret, Cazelles, Michel, Motte (Paris et Genève), Bernheim.
C’est son œuvre graphique à l’encre de Chine qui est la plus puissante et originale. Elle comporte deux thèmes: Paris disparu, dont 40 dessins sont conservés au Musée Carnavalet, et Arbres, dont une quinzaine sont ici exposés. Leurs titres n'ont pas été choisis par Odette Camp elle-même mais ont été temporairement attribués par son fils auquel appartient l'intégralité de la collection.
Ses Encres de Chine lui ont valu d’unanimes éloges dans le passé – par exemple, de l’écrivaine Thyde Monnier (1960), de Jean Cassou (1981), d’Olivier Schmitt dans « Le Monde » (1983), mais l’appréciation d’un artiste plasticien d’aujourd’hui éveille sans doute encore davantage l’intérêt :
« Ces figures dessinées révèlent l’arbre non pas en tant que forme, mais en tant que force. La figure de l’arbre est celle d’une structure qui construit le langage de la vie. Il ne s’agit pas d’établir un rapport de similitude avec le monde des apparences mais de suggérer les manifestations du vivant : les forces de plissement, les forces entropiques, les forces de croissance, celles qui irriguent et façonnent la ramification en un réseau dont la structure biologique est similaire à certains organes du corps. Le geste dynamique et maîtrisé d’Odette Camp n’imite pas le visible mais rend visible des énergies en œuvre. »
Jean-Claude Guerrero.